The Pianist : Du Burlesque du 21ème siècle!

Christophe Ghéeraert Théatre, artistes, idées de sortie, spectacles …

21 oct. 2017

L'humour a-t-il une dimension internationale? Rit-on des mêmes choses à travers le monde? Pas besoin de faire une dissertation sur le sujet pour s'en convaincre. Il suffit d'aller voir The Pianist au Théâtre le 13ème Art, pour comprendre que la réponse est oui.

Les plus anciens d'entre nous ont sans doute en mémoire des images des films muets de Chaplin, Buster Keaton ou Laurel et Hardi. Thomas Monckton est le digne descendant de ces grands noms de l'art burlesque.

Le burlesque c'est un genre cinématographique, du temps où le cinéma était muet. Inspiré du vaudeville, il connait son âge d'or dans les années 1910/1930.

Il fait rire grâce un comique de l'absurde et de l'irrationnel. Une succesion d'évènements improbables qui ne laisse pas le temps à la cohérence de s'installer. C'est aussi un comique physique. Oui le corps a son importance car le langage corporel doit remplacer la parole.

The Pianist, s'inscrit donc dans cette tradition.

Le postulat de départ est simple. Un pianiste s'apprête à donner un récital dans un certain cérémonial musical. Mais quand le pianiste en question est joué par un artiste tant à la fois mime et acrobate, on se doute que les choses ne vont pas se passer comme prévu!

Sur scène peu de choses finalement. Un rideau, un lustre et bien sûr un piano noir. Le décor est planté et chaque élément va devenir personnage de ce spectacle. A commencer par le rideau, derrière lequel des formes étranges s'agitent, avant qu'une main, puis un pied, une jambe n'apparaissent. Premier contact visuel avec ce concertiste en queue de pie, chevelure hirsute qui finit par débouler sur scène. Et là, il est évident qu'on n'est pas prêt à assister à ce récital.

Le fait de rejoindre son piano se transforme en un véritable parcours du combattant, avec face à lui des obstacles qui empêche chacune de ses tentatives...

Thomas Monckton est un artiste multi-disciplinaire. Originaire de Nouvelle Zélande, il a grandi à Patea. il apprend les arts du cirque au CircoArts de Christchurch, avant d'intégrer l'école de mime de Jacques Lecocq à Paris. Rien d'étonnant à ce qu'il excelle dans l'art du mime tout en étant également clown, acrobate, contorsionniste.

Dans The Pianist, il développe également un univers fantastique et poétique et s'impose comme l'un des grands artistes fantaisistes.

Le public réagit au quart de tours, d'autant qu'il y a une certaine interaction entre l'artiste et les spectateurs et tout ça sans la moindre parole.

On pense à Buster Keaton et Charlot c'est indéniable. Mais avec sa grande silhouette maladroite, un autre comédien nous revient à la mémoire, Pierre Richard. et l'on se dit qu'il y a bien du talent dans cet artiste.

Ce seul en scène a été joué dans les plus grands festivals à travers le monde. Et c'est la première fois que Thomas Monckton pose son spectacle sur une scène parisienne.

Et ça fait du bien. C'est tellement différent de ce que l'on a l'habitude de voir. Visuel, moderne et totalement fou, The Pianist c'est un peu comme un ovni dans la multitude de spectacles qui s'offre à nous.

Il a tout pour plaire à la famille entière. Il réveillera l'âme d'enfant des adultes et comblera l'imaginaire des plus jeunes.

Avec une programmation à 19h00, c'est la façon idéale de bien commencer la soirée, rire de bon coeur, avant de la poursuivre entre amis ou avec vos proches.