Théâtre Trévise, un vendredi après-midi, Christopher Delarue dévoile quelques extraits de ce qui s'annonce comme un spectacle fort et original, Naïve. Il nous en parle dans une interview qu'il nous a accordée. 

 

Christopher Delarue est l'auteur de l'un des musicals qui a marqué cette saison, Oliver Twist le musical à la salle Gaveau. Après cette première expérience, il a repris la plume pour un projet, très différent qui devrait à nouveau susciter l'intérêt : Naîve ! Quoi de mieux pour évoquer le sujet, que de lui demander d'en parler. Il a répondu à nos questions.

 

Il y a quelques semaines, un show case nous permettait de découvrir des extraits de ton nouveau spectacle, Naïve. Peux-tu nous en faire le pitch ?

 

Naïve, c’est avant tout l’histoire d’une rencontre. L’une de celles qui pourraient bien bouleverser des vies ; celle de Fleur, une adolescente de 17 ans et de Roman, un jeune homme de même pas 18 ans. Ils essaient de survivre dans le monde impitoyable du lycée moderne. Un endroit sale, lugubre, totalement dénué de compassion… . Le lien qui va les unir ne les quittera plus, jusqu'au dénouement fatidique où Roman commet l'irréparable.

 

Comment t'est venue l'idée de travailler sur ce thème?

 

Naïve est un projet qui me tient particulièrement à cœur. J’ai commencé à écrire ce spectacle en même temps qu’Oliver Twist, le musical car j’avais besoin de partir d’une page blanche afin de voir où ma plume allait me conduire. C’est donc dans mes années lycée que celle-ci a décidé de s’établir, à l’heure où l’humain se construit, à l’époque même où les choix, les amitiés que nous nous créons définissent tout ou partie de l’adulte que nous allons devenir. C’est l’histoire intimiste de deux adolescents en proie aux jeux pas toujours très matures de leurs camarades de classe. Ou comment deux personnes qui vivent la même vie, les mêmes craintes peuvent prendre des chemins totalement différents.

 

Entre Oliver Twist et Naïve il y a des points communs : la jeunesse des personnages et la difficulté de trouver sa place. Qu'est ce qui te touche dans ces sujets?

 

J'aime parler de mon expérience, j'aime partir de moi afin de créer mes personnages et les extrapoler. L'adolescence et en particulier la mienne n'a pas été une partie de plaisir, je suppose que la création, en tout cas, ma créativité, vient de ce qui me fait mal. C'est pourquoi je trouve des choses à dire sur le sujet.

 

 

Oliver Twist était un musical dans la tradition anglo-saxonne. La forme de Naïve est bien différente. Comment qualifierais-tu ce nouveau spectacle?

 

En effet, les deux spectacles ont une forme bien différente. Je ne savais pas du tout comment qualifier Naïve avant le show-case, je parlais alors "d'ovni musical", de "pièce contemporaine". En discutant, à l'issue du show case avec Jean Luc Jéléry (spécialiste de la comédie musicale), il m'a assuré que, même si la forme est particulière et novatrice, on est bel et bien dans une comédie musicale anglo-saxonne, avec ses codes et ses exigences. C'est donc une sorte de off-Broadway.

 

 

La musique tient un place importante, si l'on en croit le show case. Tu as travaillé pour avec un groupe israélien, Sharon-Meni, qui propose un univers pop electro. Comment s'est faite cette collaboration?

 

En effet, la musique a une grande place dans Naïve. Tout comme la vidéo-projection, la danse contemporaine et le texte ! Nous n'avons cependant pas pu tout montrer lors du show case.

Je pense que si l'on choisit un art, il faut se poser la question "Pourquoi?", "Qu'est-ce que cet art me permettra d'apporter en plus, en terme de sentiments, de ressenti?"...

Si on met de la musique uniquement pour faire danser les gens ou pour leur donner "la banane", je ne vois pas réellement l'intérêt, en tous les cas ce n'est pas mon but. J'aime que chaque art soit évolutif et qu'il suive, ou non, l'évolution des personnages, de l'histoire, d'un fait important que j'aimerai souligner... En d'autre terme il faut du sens !

Je préciserai cependant que l'univers n'est pas réellement Electro-pop, mais plus Electro - dubstep - tripop. J'ai demandé à Sharon-Meni de me suivre sur ce projet car nous sommes dans l'histoire de deux adolescents et, encore une fois j'aime partir de moi afin de créer; c'est donc tout naturellement que j'ai choisi une musique qui colle avec ma propre adolescence.

 

 

Durant le show case, on a pu voir des incrustations vidéo. Comment imagines-tu la scénographie de Naïve?

 

Durant le show case, nous avons utilisé la vidéo projection avec un budget avoisinant les 0€... Nous aimerions trouver des producteurs afin de pouvoir rêver en grand, de donner un univers très moderne et artistique à cette pièce. Pourquoi pas des vidéos qui bougent en fonction des mouvements des comédiens.. tout reste encore à faire à ce niveau mais nous avons le désir de rêver en grand. La scénographie sera simple, neutre et lisse. Nous aimerions que la vidéo-projection habille littéralement notre espace de jeu; qu'elle puisse nous projeter tantôt dans un univers réaliste (une salle de cours, un casier d'école...), tantôt dans la tête de nos personnages. Nous créerons au fur et à mesure, en fonction de ce que la créativité veut bien nous accorder.

 

 

Tu as suivi les cours de l'aicom, dont la réputation n'est plus à faire. En quoi cette expérience influence ta façon d'écrire?

 

L'aicom, je n'en garde pas forcément un souvenir très positif, surtout concernant l'écriture. Je n'ai participé qu'à un seul "atelier d'écriture" et quand on m'a dit "c'est bien mais pas assez commercial", j'ai pris mes jambes à mon cou et me suis dit "c'est pas pour toi !"

 

 

Le but du show case était de trouver une production? Y-a-t-il des avancées?

 

Nous sommes encore à la recherche de producteurs mais ce show case nous aura permis de nous rendre compte du potentiel de l'oeuvre. Certains producteurs ont l'air d'être intéressés alors si vous êtes prod et que vous ne voulez pas que Naïve vous passe sous le nez, c'est le moment ou jamais !

 

 

Oliver Twist a été un musical majeur de cette saison. Que gardes-tu de cette expérience?

 

Que du positif ! Forcément, c'est ma première expérience en tant qu'auteur, et quelle expérience! Avoir la chance d'être entouré des plus grands dès le début, c'est à la fois hypnotisant et en même temps terrifiant. Maintenant, faut pas se planter !

 

 

Enfin, la question carte blanche...Quelle est la question que tu aimerais que l'on te pose et comment y répondrais-tu?

 

Ce qu'on peut me souhaiter de mieux pour le future : Un avenir un peu plus radieux pour la comédie musicale Française ! Un peu de créativité, du cran pour Messieurs les producteurs et c'est parti ! Les talents ne manquent pas alors allons-y !

 

Merci à Christopher Delarue d'avoir répondu à nos questions.

 

Naïve, est un projet qui sort vraiment de tout ce que l'on a pu voir jusqu'à présent. Il démontre le talent d'un jeune auteur qui a décidé d'explorer toutes les formes du spectacle musical.

 

Nous espérons vivement qu'il trouve les producteurs pour monter ce spectacle. Donc si par hasard des producteurs ou des partenaires financiers sont intéressés par ce projet, n'hésitez pas un seul instant!

 

Bien évidemment, Moi j'y crois! suivra l'évolution du projet et nous vous en parlerons à nouveau!

 

 

Christopher Delarue : D'Oliver Twist à Naïve... Un auteur qui suit sa route!
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