The Lost Letters: le Mozart pop opéra de John Meldrum revient à l'Espace Ararat
14 déc. 2018The Lost Letters, le pop opéra de John Meldrum qui retrace une partie de l'existence de Mozart est actuellement de passage à l'Espace Ararat. C'est une pépite à ne pas rater!
Mozart... Pop Opéra... Cela vous rappellera peut-être quelque chose. On peut d'ailleurs se demander si écrire un spectacle musical sur l'un des plus grands compositeurs de tous les temps est possible. Il suffit de voir l'oeuvre de John Meldrum pour être totalement persuadé que la réponse est oui!
Cet auteur compositeur, originaire de Cleveland avait tout le génie nécessaire pour foncer dans ce projet fou.
Celui qui a produit 4 albums de chansons originales a plus d'un talent dans son sac. Il a aussi composé des musiques pour solistes, chorales ou ensembles musicaux. Il faut dire qu'il est le chef de choeur de The Highlites.
Parmi ses compositions, un pièce musicale Peace Oratorio ou la Vie de Martin Luther King en Musique. Rien d'étonnant donc que John Meldrum se lance dans l'aventure d'un pop opéra sur Mozart.
L'inspiration, il la trouve dans la correpondance de la famille Mozart. Mais comme si cela ne suffisait pas, il se prend à imaginer les lettres que le tout jeune Wolfgang aurait écrit à la cancatrice Anna Storace, dans lesquelles il pourrait se livrer librement.
The Lost Letters raconte les premières années de Mozart, de sa naissance le 27 janvier 1756 à Salzbourg jusqu'à son mariage avec Constance Weber le 4 aout 1782 à Vienne. On y découvre l'enfant au talent incontestable, le jeune homme qui cherche sa place dans le monde.
Au travers des évènements qui ont marqué ces 26 années, sa tournée européenne, ses premières aventures amoureuses, la mort tragique de sa mère, sa rencontre avec les Weber, on suit l'évolution d'un Wolfgang Amadeus Mozart qui se laisse aller à toutes les émotions. Une part de fantaisie, parfois obscène, mais surtout compositeur hors pair.
John Meldrum évoque les femmes de la vie de Mozart. Sa mère Marianne, sa soeur Nannerl, sa cousine La Bäsle et Constance Weber. Il nous parle également de la relation complexe entre le jeune prodige et son père.
Si l'on se penche un peu plus sur l'existence de Mozart, il est évident qu'il a eu une vie de pop star. Et la pop justement est très présente dans cet opéra des temps modernes.
La partition de The Lost Letters offre des mélodies tout simplement magnifiques interprétées avec force et brio par le pianiste Natsu Aoki.
Pour ses compositions, John Meldrum respecte l'univers classique, qui n'aurait sans doute pas déplu au Mozart qu'il dépeint. Il y ajoute cette touche de pop rock qui rend l'oeuvre et son personnage central tellement modernes.
Les arrangements musicaux et vocaux sont l'un des atouts du spectacle. Ils nous prennent au coeur et à l'âme dès les premières mesures.
Les voix sont pures mêlant lyrisme aux accents de musiques plus actuelles. Autour de Sébastien Brumaud qui a le privilège d'interpréter Mozart et de John Meldrum qui joue Leopold, l'ensemble, composé de membres du choeur The Highlites, n'est pas en reste!
On sent le plaisir de chanter les titres de ce spectacle.
Sébastien Brumaud, dont nous avions parlé ici à l'occasion de The Twins le musical, campe un Mozart, tel qu'on l'imagine. Il apporte sa propre folie dans ce rôle pour lequel il semble fait.
Je peux vous l'avouer, il m'a totalement bluffé vocalement. Il forme avec John Meldrum un duo père fils incroyable, comme sur le titre I Will Not Be Denied.
The Lost Letters est une oeuvre dense, mais loin d'être ennuyeuse. Elle s'inscrit dans l'esprit des grands musicals digne de Broadway.
Ce pop opéra est présenté dans une forme de concert scénographié. Mais tout au long de la représentation à laquelle j'ai assisté, je me suis pris à l'imager dans une version plus théâtrale, avec mise en scène, chorégraphies, décors, costume et orchestre... C'est vraiment ce que mérite The Lost Letters et cette troupe incroyable!
J'ai passé une excellente soirée en compagnie du tout jeune Mozart et de son entourage. Alors si vous souhaitez faire de même, je vous conseille vivement de vous rendre à la Scène du Canal.
The Lost Letters, de John Meldrum, avec Natsu Aoki, Sébastien Brumaud, John Meldrum, Anna-Louise Spencer, Sylvie Burger, Neïma Naouri, Madeline Ménager, Inès Khelfaoui, Catherine Urquijo, Marc Gracia, Eric Dupuis, Cédric Selzer, Ed Warden, Delphine Deltour, Julie Cadiau et Suzanne Desfray.
Le 15 décembre 2018 à 19h30, à Espace Ararat 11 rue Martin Bernard 75013.