La Comtesse le nouveau film de Julie Delpy.

On avait découvert les talents de la comédienne Julie Delpy en tant que réalisatrice il y a environ trois ans avec un premier film prometteur "Two days in Paris", elle nous revient aujourd'hui avec La Comtesse et développe un univers totalement différent.

Ce nouveau film, largement inspiré par la légende entourant la sanguinaire Comtesse hongroise Erzsébet Bathory, nous plonge dans la Hongrie de la fin du 16ème siècle et des guerres contre l'empire Ottoman. Entourée d'une distribution internationale (Daniel Brühl, William Hurt, Anamaria Marinca...) Julie Delpy nous montre toute l'étendue de son talent puisqu'elle signe également la musique de son film.

Issue d'une grande famille aristocratique, la Comtesse Erzébet Bathory apprend dès son plus jeune âge à regarder droit dans les yeux la cruauté exercée par ceux de son rang. Elle est contrainte d'épouser le Comte Nadasky, avec qui elle forme le couple le plus puissant du royaume, auquel le Roi lui même emprunte de fortes sommes d'argent pour financer la guerre contre les Turcs. A la mort de son mari, Erzsébet décide de prendre seule les rênes des affaires familiales, ce qui ne se fait pas à l'époque et succombe au charme d'Istvan Thurzo de 20 ans son cadet.

Dans sa quête de l'éternelle jeunesse, elle tombe dans la folie et est persuadée que le sang de jeunes vierges redonne à sa peau l'éclat perdu. Elle sera alors à l'origine de la mort de nombreuses jeunes femmes...

 Plus qu'un film d'époque, La Comtesse évoque des thèmes toujours d'actualité, tels que la place de la femme dans la société, l'image et cette volonté de rester jeune.

A propos de l'héroine de son film, dont elle est également l'interprète, Julie Delpy dit : "Je n'ai pas voulu faire un film historique, mais brosser le portrait d'une femme de pouvoir, qui, à la mort de son mari, refuse d'epouser un homme qui lui offre une certaine protection car elle est follement amoureuse d'un garçon beaucoup plus jeune qu'elle... Quand une femme sort avec un homme plus jeune qu'elle, on la traite de cougar (terme utilisé dans le milieu du cinéma aux USA) alors qu'un type qui est avec une femme qui pourrait être sa fille est un séducteur."

La comtesse Erzsébet Bathory a réellement existé, elle a été accusée des meurtres d'une centaine de jeunes filles et fut condamnée à finir sa vie enfermée dans son château de Cachtice, où elle mourut près de 4 ans après son procès. Coupable ou non des crimes qui lui sont reprochés, il n'existe aucune preuve tangible, les aveux de ses complices ont été arrachés sous la torture. Certains historiens  pensent qu'elle a été victime d'une conspiration. Sa condamnation, permettant en autre, de rendre caduque la dette du Roi envers Erzsébet Bathory.

Dans son film, Julie Delpy montre la complexité de cette femme à la fois boureau et victime de son époque. A découvrir donc. Cependant il est à noter que certaines scènes peuvent choquer la sensibilté des plus jeunes.